On lui aurait proposé ce score il y a un an, Jean-Luc Mélenchon aurait signé tout de suite. 11,7%, selon Ipsos. Le fameux «score à deux chiffres», meilleur résultat électoral du Front de gauche depuis sa naissance aux européennes de 2009. L'ex-PS fait cinq fois plus de voix que la communiste Marie-George Buffet et ses 1,93% en 2007.
«Nous aurons été la force politique nouvelle, la seule qui ait percé et qui soit née dans cette élection, a-t-il lancé hier, en plein air, place Stalingrad à Paris - là même où il avait commencé sa campagne - devant une foule dense venue avec ses drapeaux rouges. C'est nous qui avons les clés du résultat.» Au Front de gauche, on parlait hier soir de «victoire magnifique». Et pourtant…
«Pérou». Ce résultat de premier tour laisse un arrière-goût de déception. Après leurs énormes rassemblements de la Bastille, du Capitole à Toulouse, du Prado à Marseille, les proches de Mélenchon ne juraient que par la «dynamique» et «l'enthousiasme» autour d'eux. Ils rêvaient d'un «second tour gauche-gauche, comme au Pérou ou au Brésil» et faisaient d'être devant Marine Le Pen leur objectif numéro 1. Des sondages, autour de 13% dans la dernière semaine, avaient même porté Mélenchon à 17%. Devançant la candidate FN. Raté. «L'extrême droite est à haut niveau, a convenu hier soir Mélenchon devant les siens. Nous avons donc eu raison de concentrer notre campagne sur l'analyse et