Dans sa palette de scénarios pour le second tour, François Hollande avait imaginé trois couleurs : noir, gris et rose. Hier soir, l'horizon du candidat socialiste, qui entend succéder à François Mitterrand, unique président de gauche de la Ve République, s'est joliment nimbé de rose. Mais avec une sale tâche brune.
Le député de Corrèze obtiendrait 28,8% des suffrages, devançant Nicolas Sarkozy de près de trois points. Du jamais vu pour un challengeur contre un président sortant. Cinq ans après sa défaite contre le candidat de l'UMP, Ségolène Royal a apprécié en connaisseuse, saluant le «score exceptionnel» de Hollande.Pour la présidente de Poitou-Charentes, hier, «75% des Français ont dit non à Nicolas Sarkozy». Un «désaveu total» du quinquennat, selon les éléments de langage répétés de plateau de télé en plateau de télé par tous les dirigeants du PS.
«Lame de fond». Autre très grand motif de satisfaction pour l'équipe Hollande, le total des voix de gauche approche les 43% quand, au soir du premier tour en 2007, il culminait à 36%. Et que Jean-Luc Mélenchon, Eva Joly et Philippe Poutou ont clairement appelé dès hier soir à battre Nicolas Sarkozy. «Il y a, là, la volonté d'un changement, l'esquisse d'un espoir», a déclaré Pierre Moscovici, le directeur de campagne. Le début d'une «lame de fond», a acquiescé Laurent Fabius. Même le score du Front de gauche, qui flirte avec les 10%, n'est pas une surprise au PS