Pas de QG. Mais une tribune posée place Stalingrad à Paris. Et un millier de personnes vers 20 heures. Jean-Luc Mélenchon termine là où il avait commencé. Là où, il y a presque un an, le 29 juin 2011, il avait lancé son appel à la révolution citoyenne. Et dans la posture qui fut la sienne toute cette campagne, de meeting en meeting, celle du tribun. Celui qui a fait de la «politique à ciel ouvert» une de ses signatures de campagne. A 20 heures pourtant, la ferveur n'y était plus. Drapeaux rouges en berne. Colère et huées quand sont annoncés les 20% de Marine Le Pen. Déception en forme de silence, lourd, quand tombe la première estimation, 11,70%, de Jean-Luc Mélenchon. Sur la place, quelques-uns se remontent le moral en scandant le «Présidons ! Présidons !» qui avait fait recette dans les meetings. D'autres tentent une mollassonne Internationale qu'ils ne termineront pas. La torpeur s'efface lorsque Jean-Luc Mélenchon paraît à la tribune. Les drapeaux rouges à nouveau flottent. La foule scande «Résistance !», têtes et poings levés. Elle applaudit lorsque le candidat du Front de gauche appelle à éliminer Sarkozy. Puis se tait à nouveau, une fois Mélenchon descendu de sa tribune.
Clémence, Chloé et Gaelle-Anne, jeunes trentenaires, sont un peu décontenancées. Elles iront «remplir leur devoir» le 6 mai. «Cela coule de source d'aller voter Hollande pour chasser Sarkozy. Mais, pour moi, le Parti socialiste n'est plus la gauche dans