Fille d'un «diable» politique, Marine Le Pen, 43 ans, a repris il y a un an le flambeau de son père Jean-Marie et, sans toucher aux fondamentaux du Front national, a déjà su imposer sa marque au parti d'extrême droite qu'elle rêve de mener au pouvoir.
«Ce n'est que le début, mes chers amis. Vous m'avez sur le dos pour 60 ans», assurait-elle jeudi aux journalistes. Dimanche, pour sa première présidentielle, elle a définitivement assis sa légitimité en obtenant un score proche des 20%, record pour le FN qui lui permet de dépasser son père.
La benjamine des trois filles Le Pen raconte volontiers avoir voulu résister à la politique. Mais comme ses deux grandes soeurs, Yann, en charge des grandes manifestations frontistes, et Marie-Caroline, qui avait suivi en 1998 les fidèles de Bruno Mégret, son destin est indéfectiblement lié à son patronyme.
«La fille du diable peut être séduisante...», plaisantait récemment Jean-Marie Le Pen, dans le documentaire «Le Diable de la République».
«Fille du diable» mais aussi «enfant de la télé», où elle se montre souvent redoutable derrière son sourire conquérant, Marine Le Pen est apparue au grand public le 5 mai 2002, au soir du second tour de la présidentielle opposant son père à Jacques Chirac. Ce soir-là, elle donne le ton en affirmant que «la France s’est transformée en camp de rééducation psychologique» durant la quinzaine é