La majorité aura du mal à ne pas reconnaître un cuisant désaveu : pour la première fois dans l'histoire de la Ve République, un président sortant n'arrive pas en tête au premier tour lors de sa réélection. Avec 26,1%, il est très loin de son score de 2007 (31,2%) qui l'avait propulsé à la tête de l'Etat. L'écart de plus de deux points avec François Hollande et le total gauche-droite laissent préjuger un deuxième tour très difficile, pour ne pas dire impossible. Pourtant, hier, l'heure était à relativiser la victoire socialiste. Devant ses partisans réunis à Paris dans la salle de la Mutualité, Nicolas Sarkozy a souligné, presque triomphant, que «les pronostics ont été déjoués», comme il n'a cessé de le prophétiser pendant la campagne.
Ce n'est pas sur son score, mais sur celui de Marine Le Pen et le niveau de l'abstention que les sondages se sont effectivement trompés. «Au deuxième tour, il y aura un devoir de vérité, ce sera le moment de la confrontation, sans esquives ni faux-fuyants.» Et de proposer, sous les acclamations, non plus deux mais trois débats d'entre deux tours : un sur l'économie, un sur les questions de société et un troisième sur l'international. Proposition que les partisans de François Hollande ont rejetée hier.
«Vote sanction». Après avoir réuni son équipe de campagne à 18 heures pour faire le point sur les estimations, Sarkozy a reçu les cadors de la majorité : Juppé, Bertrand, Copé… pour caler les éléments de