Tout sourire, le Front national à Hénin-Beaumont. Hier matin, au siège du parti, Steeve Briois, le secrétaire général du FN, se délecte à la lecture de la Voix du Nord et de Nord-Eclair, les deux quotidiens régionaux, et prend la pose face aux caméras. «Nous sommes en tête dans huit communes», s'enthousiame Laurent Brice, son bras droit. Briois le reprend: «Dans neuf communes, ils ont oublié Méricourt. Nous faisons les plus gros scores dans les soi-disant fiefs de Mélenchon.» L'ancien bassin minier penche de plus en plus vers l'extrême-droite.
A Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), là où Marine Le Pen a été conseillère municipale entre 2008 et 2011, le Front national termine en tête à 35,48%, devant François Hollande à 26,82%, meilleur score national pour une ville de cette taille, 19 211 inscrits sur les listes électorales. «Nous sommes les number one», rit Steeve Briois, satisfait d'avoir dépassé l'éternelle rivale dans le cœur frontiste, Marignane. Il éreinte Mélenchon et Bayrou, «ces gens des montages artificiels», qui rêvaient d'«incarner le troisième homme». Un ballon médiatique qui s'est dégonflé, estime-t-il. «Marine Le Pen est la candidate du peuple, n'en déplaise aux bobos et aux quelques sondeurs», s'enflamme-t-il. «Elle est la candidate réelle, l'opposition réelle au système.» Steeve Briois revendique un vote d'adhésion aux idées du Front national, estimant que «c'est bien plus fort qu