«Le prochain président de la France, le chef de la deuxième puissance européenne, disposant de la force de frappe nucléaire, sera-t-il vraiment cet homme à lunettes, bedonnant, mou, dégarni et sans voix, qui a été pendant onze ans secrétaire de parti, mais n'a jamais administré ne serait-ce qu'un bistrot ?» s'interrogeait il y a quelques jours le grand quotidien Il Corriere della Sera.
«Il sera peut-être fade et insipide mais il représente un tournant politique», se réjouissait hier le quotidien de gauche l'Unità. Pier Luigi Bersani, le secrétaire du Parti démocrate (PD) qui a perdu les dernières législatives, en 2008, a souligné dans un entretien à La Repubblica qu'«avec un nouveau parti à Paris, une diplomatie du changement se mettrait en mouvement…»
Spéculation. Du côté du gouvernement de techniciens de Mario Monti, en revanche, on s'est bien gardé de réagir. Après l'interview télévisée conjointe que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel avaient donnée, l'hebdomadaire allemand Der Spiegel avait affirmé, début mars, que la chancelière avait convenu avec ses homologues britannique, espagnol et italien de boycotter le candidat socialiste en raison de sa volonté exprimée de renégocier le pacte fiscal européen. Un boycott vigoureusement démenti à Rome. Mais en coulisse, on concédait toutefois une crainte que les propos de François Hollande puissent agiter les marchés et relancer la spéculation contre les