Edouard Lecerf est directeur général de TNS Sofres.
Les instituts de sondage se sont-ils trompés?
Notre dernier sondage, publié vendredi, deux jours avant le premier tour, donnait de larges indications sur ce qui pouvait se passer dimanche. On estimait François Hollande et Nicolas Sarkozy à égalité, à 27 %. Marine Le Pen pointait, elle, à 17%, en progression d’un point par rapport à la semaine précédente. Le décalage avec son score final s'avère donc faible. De même pour François Bayrou qui obtenait 10 % et Eva Joly, estimée à 3 %. Là où notre erreur a été un peu plus grande, c’est pour Jean-Luc Mélenchon, que l'on voyait à 13 %, soit presque deux points au-dessus de son score réel.
Comment justifier ces imprécisions?
En fait, nous avons su déceler les tendances fortes et les éléments dynamiques. On n’a pas à rougir. Une semaine avant ce sondage, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen étaient à 16 % chacun. Sur la dernière semaine, on a vu le vote frontiste se renforcer et celui du Front de Gauche se fragiliser et reculer de 3 points. Il y a toujours une différence entre les sondages et les résultats, il faut l’accepter. De là à dire qu’on était complètement à côté de la plaque, c’est exagéré. Pour moi, on n’est pas dramatiquement éloignés des résultats finaux. Il suffit de regarder les chiffres... C’est presque une forme de tradition d’utiliser les sondeurs comme une soupape de décompression.
Quelle est la plus grande surprise?
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