La soirée électorale bicéphale vécue dimanche, pendant laquelle les médias traditionnels ont fait semblant de ne rien savoir alors que sur Internet tout le monde connaissait les premières estimations, a mis à mal la loi française qui interdit toute publication de sondages ou résultats avant 20 heures. Mais pas assez pour la faire changer entre les deux tours.
Face à la cacophonie orchestrée par des médias étrangers et sur Twitter, la Commission de contrôle de la campagne électorale a fini par recommander (à nouveau), hier, de fermer tous les bureaux de vote à 20 heures… avant de se faire doucher par le ministère de l'Intérieur. «Le report de l'heure de fermeture paraît de nature à éviter que le résultat du second tour ne soit divulgué, alors que des électeurs sont encore susceptibles de voter», estime la commission. La place Beauveau répondant : «On ne change pas les règles du jeu entre deux tours d'une même élection.»
Embargo. Le débat aura tout de même davantage avancé en une journée qu'en cinq ans. Pour cela, il aura fallu que l'Agence France Presse casse elle-même l'embargo, dimanche soir, à la surprise générale. A 18 h 46, une dépêche sous embargo annonçait ainsi : «Hollande (28-29%) et Sarkozy (25-26%) qualifiés pour le deuxième tour.» Avec, un texte à l'intention des médias abonnés de l'AFP leur rappelant la loi : «La diffusion de ces informations auprès du grand public est de la seule responsabilité [des] clients [de l'AF