Les électeurs ont déjoué tous les pronostics. Non que les instituts de sondages aient, ces dernières semaines, mal fait leur travail. Ils ont juste mal estimé une chose : la mobilisation des Français. Et ce niveau de participation inattendu a profité d’abord à François Hollande, qui arrive en tête avec 28,63% des voix (1). Le candidat socialiste creuse nettement l’écart avec Nicolas Sarkozy, qui obtiendrait 27,18%.
Mais celle qui semble avoir le plus profité de cette mobilisation est Marine Le Pen, qui recueille 17,90% des voix. Cette percée de la candidate du Front national est d’autant plus remarquable que les résultats de son père, lors des deux précédentes présidentielles, avaient été inversement proportionnels au taux de participation. Jean-Marie Le Pen s’était ainsi qualifié pour le second tour de 2002 avec 16,86% des suffrages, alors que l’abstention atteignait 28,40%, un record absolu pour une présidentielle. Cinq ans plus tard, en 2007, l’abstention tombe à 16,23%, et le candidat du FN réalise un piètre 10,44%, très en deçà de ses scores de 1995 (15%) ou de 1988 (14,38%).
Dynamique. Hier, malgré les vacances scolaires, malgré le peu d'intérêt que semblait susciter cette campagne de premier tour, malgré les niveaux d'abstention records enregistrés ces dernières années - tant aux législatives qu'aux régionales, municipales ou européennes -, quatre électeurs sur cinq sont allés voter. Avec un taux d'abstention de 20,53%, la cuvée 2012 se situe à un nivea