Il faut toujours écouter ses vieux amis bretons, surtout lorsqu'on touche au port. En février, Bernard Poignant, le maire (PS) de Quimper avait proposé à François Hollande de «venir en Bretagne [au lendemain du premier tour], dans une ville moyenne, où l'on respire et où on pouvait espérer un bon score». Il ne croyait pas si bien dire. Dimanche, François Hollande a totalisé 37% des voix dans le Quimpérois. «Et 15 points d'écart avec Sarkozy, contre 2 au niveau national !» se félicite Bernard Poignant, qui connaît Hollande depuis l'aventure des transcourants du PS à la mi-temps des années 80.
Vendredi, le maire est allé coller des affiches. «Je retrouve ma jeunesse, c'est comme mes 20 ans» a-t-il envoyé par SMS au candidat. «Mais Bernard, nous avons 20 ans !» lui a répondu Hollande. Historien de formation, Bernard Poignant collectionne, dans des dossiers noirs, les notes et les discours paraphés à l'encre bleue par le candidat depuis le début de la campagne. «Comme c'est privé, ça ira à la Fondation Jean-Jaurès», indique-t-il en les montrant dans la bibliothèque de son bureau. Pas encore élu, François Hollande a déjà son archiviste en chef.
14 heures. De fortes bourrasques de vent et de pluie huilent le granit des maisons. Et menacent d'arracher le petit chapiteau blanc entre la cathédrale et la mairie sous lequel le candidat PS doit faire son meeting. «Je vois bien Hollande souffler dans la voile pour faire avancer son bateau. S