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Libération

Les marchés font-ils peur à la gauche ?

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publié le 23 avril 2012 à 19h06

L’essentiel est de poser les bonnes questions. Savoir si «la gauche» (ne soyons pas trop exigeants sur la définition) fait peur aux «marchés» est certes intéressant.

La réponse est visiblement «non». Les marchés ont largement anticipé la victoire de François not dangerous Hollande le 6 mai et passé Nicolas Sarkozy par pertes et profits comme en témoignent les articles très négatifs, tant sur lui-même que sur son bilan, qui n'ont cessé de paraître dans la presse spécialisée anglo-saxonne. L'hebdomadaire The Economist, qui avait beaucoup espéré après sa victoire en 2007, s'est lancé dans le Sarkozy bashing dès septembre 2010, reprochant au président français de n'être pas allé assez loin dans sa réforme des retraites et la flexibilisation du marché du travail. Bref, l'impatience du monde des affaires à l'égard du manque de réformes structurelles néolibérales s'est peu à peu transformée en mépris.

Exit Nicolas Sarkozy, intrat François Hollande.

Mais la question réciproque, savoir si la gauche a peur des marchés, est au moins aussi importante. Après tout, il y a quelques mois, Karine Berger, économiste proche du candidat socialiste, définissait ainsi la ligne de conduite du futur gouvernement : consolider (par l’austérité budgétaire) le «triple A» de la France ou permettre de le retrouver si jamais il était perdu. C’était d’ailleurs le principal (l’unique) argument de vente du Parti socialiste face à sa concurrence à gauche : nous, on es