Roseline, 25 ans, fait partie de ces électeurs Front National qui ne s'abstiendront pas le dimanche 6 mai. Ceux que convoitent, forcément, les deux candidats victorieux du premier tour de la présidentielle.
Cette secrétaire médicale n'a pas attendu les déclarations de Pierre Moscovi, le directeur de campagne de François Hollande, pour qui l'électorat du Front national exprime «une colère sociale incroyable». Ni les mots de Manuel Valls, le directeur de la communication du candidat socialiste qui a estimé lui aussi qu'il fallait «entendre» cet électorat, touché par «la violence de la crise économique,... les délocalisations, la désindustrialisation, la peur de l'avenir». Ni les messages de Ségolène Royal qui dès hier soir, avant même l'annonce officielle des résultats, affirmait qu'il fallait «s'adresser» aux électeurs du FN, «les comprendre».
Roseline votera François Hollande. Elle a pris sa décision depuis longtemps. En 2007, elle avait choisi Ségolène Royal. Dimanche, Roseline votait à l'école Pierre Budin, dans le quartier de la Goutte d'Or, dans le 18 ème arrondissement de Paris. Ici, le socialiste est arrivé en tête, avec 43%. Marine Le Pen n'a fait que 6,5%, trois fois moins que son score national.
Dimanche, Roseline a fait un «vote de protestation». Elle savait très bien que sa candidate ne serait pas qualifiée pour le deuxième tour. Elle n'aime pas «le blabla des politiciens». Et n'est pa