Hier après-midi, Nicolas Sarkozy, qui ne boit jamais d'alcool, a bu. Du blanc, du vouvray. C'était dans la cave d'une exploitation viticole de Touraine. Juste avant, il a gravi un talus, puis fait trois pas entre les pieds de vigne. Quelques photos sont prises. Il s'est interrogé pour savoir si les saints de glace sont en avril ou en mai. Il a demandé quand commençait la cueillette. Et il a dit : «Allez, on va faire déguster les journalistes.» Avant de redescendre le talus, il a lancé à haute voix : «Si je me casse la figure, je vois déjà les commentaires.» Une fois de plus, l'animal Sarkozy a donné le change. Vendredi, pour son dernier meeting à Nice, mâchoire serrée et œil noir, il avait snobé la presse. Hier, il a repris sa partie de ping-pong. Plutôt joueur. Il ne fallait surtout pas donner l'impression que les résultats de dimanche avaient pu ébranler sa détermination. Lui qui avait professé qu'il sortirait en tête au premier tour veut prouver qu'une nouvelle campagne commence. Et que cela se terminera à 50-50, sur le fil. Mais en sa faveur quand même.

Croit-il vraiment à cette histoire troussée par ses communicants ? Il a l'air. Et c'est sa grande force. Il suffit de l'observer discuter avec une dizaine d'agriculteurs. Il passe en revue tous les dossiers du moment : prix du foncier, directive européenne sur l'eau, niveau des charges… Il est à son affaire. Comme si l'équation de ce deuxième tour n'était pas impossible. «Je parle aussi bien à celui q