Menu
Libération
Reportage

«Si Hollande passe, on aura un maire arabe à Villers»

Article réservé aux abonnés
A Villers-Cotterêts, dans l’Aisne, le Front national a recueilli dimanche un quart des voix.
En avril 2012, Villers-Cotterêts avait voté à 25% pour le Front national. (Photo Lionel Charrier. MYOP pour Libération)
par Pascale Nivelle, Envoyée spéciale à Villers-Cotterêts
publié le 23 avril 2012 à 21h46

De l'avis de tous, l'ambiance a changé à Villers-Cotterêts. «Les logements sociaux ont amené une nouvelle population», dit l'une. «Il y a des fachos partout», dit un autre. Pour Marie, secrétaire médicale, le «changement» remonte à moins de dix ans. On a d'abord construit des HLM sur la route de Vivières. Puis la maison du maître d'école a été vendue par la mairie pour en faire une mosquée. Puis les murs se sont couverts de tags, des poubelles ont flambé et des jeunes ont commencé à traîner dans les rues. Le «changement», c'est aussi le restaurant savoyard devenue un kebab, et la charcuterie transformée en boucherie halal… «Ça devient la banlieue parisienne, ici», constate Marie.

«Racistes». Hier, la patrie d'Alexandre Dumas, ville de 10 000 habitants posée dans les champs de betteraves de l'Aisne, à plus de 60 kilomètres de Paris, s'est réveillée un peu plus à droite qu'en 2002, avec 26,35% des suffrages donnés à Marine Le Pen. «Ça ne m'étonne pas, dit Marie. Ces gens vivent comme chez eux, ils sont je ne sais pas combien dans un F2 et font du bruit jusqu'à 3 heures du matin. Avant, c'étaient des Kosovars, maintenant des familles noires, mais c'est pareil. Si vous leur dites d'arrêter, ils vous traitent de racistes.» Elle ajoute : «Ce n'est pas seulement une question de pauvreté, ils aiment vivre comme ça.»

Au café Alexandre Dumas, c'est un sujet, ce premier tour, et surtout «Marine» arri