Menu
Libération

Le crime des nouvelles droites européennes

Article réservé aux abonnés
publié le 24 avril 2012 à 19h07

On peut se rassurer comme on peut. On peut se dire que l’extrême droite n’a pas tant progressé que cela puisqu’elle ne fait que renouer avec ses scores d’avant 2007. On peut également se dire que, si la gauche l’emporte effectivement, la droite française se scindera et que la constitution d’une droite extrême autour du Front national l’empêchera de revenir au pouvoir avant longtemps.

On peut se consoler avec ces calculs mais le fait majeur de ce premier tour est que les droites additionnées sont largement majoritaires en France, que la droite ne répugne plus à faire campagne sur les thèmes de l’extrême droite, que le Front national s’est imposé en force incontournable et que toute la droite s’en déporte vers des terres où elle ne s’aventurait pas hier. Pour un pays où la Collaboration avait délégitimé l’extrême droite tandis que le gaullisme recentrait la droite, la régression est aussi brutale que tragique. Il faudra maintenant s’habituer à vivre dans des senteurs d’avant-guerre, tâcher d’éviter que les deux droites ne s’allient sous l’étendard de «La France aux Français», reprendre des combats essentiels qui ne sont plus dépassés et le pire n’est pas là.

Le pire est que ce n’est pas qu’en France mais dans toute l’Europe que s’affirme une nouvelle extrême droite qui n’a fait que substituer les Arabes aux Juifs comme incarnation de tous les maux. La France avait résisté plus longtemps que d’autres à cette résurgence mais la xénophobie nationaliste est au pouvoir en Hongrie et