C œur de cible de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, le monde du travail, et plus particulièrement les ouvriers et employés, ont semble-t-il lâché, dimanche, le président sortant. Alors que 27% des employés et 29% des ouvriers l’avaient choisi en 2007, ils ne sont plus, cinq ans plus tard, et respectivement, que 19% et 22%. Soit une chute de 8 et 7 points.
Nicolas Sarkozy pourra-t-il rebondir parmi ces deux catégories avec son nouveau concept de «vrai travail» ? A voir, tant la notion reste confuse. Le divorce, surtout, est profond, nourri des espoirs - déçus - qu'il avait suscités.
Le chef de l’Etat avait pourtant réussi, en 2007, le tour de force de liquider idéologiquement, et en quelques semaines de campagne seulement, des décennies de mouvement social. En faisant accepter aux salariés le fait que, pour gagner plus, il fallait travailler plus, il était parvenu à leur faire oublier un siècle de revendications ouvrières, basées sur des hausses de salaire nettes, ou des baisses du temps de travail sans baisse de rémunération. Bref, il a imposé l’idée que les salariés devaient se payer eux-mêmes leurs augmentations.
Le bilan plutôt négatif du dispositif (heures sup défiscalisées, lire ci-dessous), et le fait que le quinquennat s'achève sur la proposition inverse (des accords de «compétitivité emploi», ce qui n'est autre qu'un système de «travailler plus sans gagner plus»), a fini de retourner les salariés contre lui. Le désa