Même en cherchant bien, Nicolas Sarkozy ne voit vraiment pas de quels «sujets tabous» il serait «interdit de parler». En marge de son déplacement, hier à Longjumeau (Essonne), le candidat prévient crânement qu'il a bien l'intention de «parler aux électeurs de Marine Le Pen»,quoi qu'en disent les censeurs de la «gauche bien-pensante». Ces électeurs, il leur donne rendez-vous à Paris, place du Trocadéro, le 1er mai pour fêter «la France fière et pudique», la France qui «aime le travail», qui veut manifester «son attachement à la famille» et tient à transmettre à ses enfants son patrimoine, «fruit des années de labeur et de sueurs» (lire pages 6 et 7). Parler au Front national ? Une évidence pour les électeurs de Sarkozy, qui seraient 64% à souhaiter un accord UMP-FN avant les élections législatives de juin, selon un sondage publié aujourd'hui par les Echos (lire page 4).
«passoire». Devant ses sympathisants enthousiastes massés dans le théâtre municipal de Longjumeau, le candidat Sarkozy a démontré qu'il avait parfaitement reçu ce message. Les électeurs du FN «n'ont pas de leçon de morale» à recevoir de qui que ce soit. Car ils sont la voix de «la France qui souffre». Et qui a, hélas, de bonnes raisons de souffrir quand l'Europe se transforme en «passoire» et bafoue elle-même ses propres «racines chrétiennes», quand <