Ses victoires au tribunal, il les expose sur une commode, comme des trophées sportifs. Une photo avec le rappeur Sean «P Diddy» Combs, une seconde avec Jay-Z, et puis bien sûr, au centre, celle avec DSK. «Je suis bien, non ?» lance-t-il dans un sourire, sans même feindre la fausse modestie. Celui qui est assis là, dans son superbe bureau de verre sur la 3e Avenue, à quelques encablures du Sofitel, est un as du barreau new-yorkais et il le sait. Costume bleu sur mesure, cravate en soie et cheveux blancs gominés, Benjamin Brafman a l'art de soigner sa réputation. L'affaire DSK ? Pour lui, c'est aussi un succès supplémentaire sur un CV déjà brillant. «Ce cas a captivé le monde pendant plusieurs semaines. J'étais déjà très respecté à New York et aux Etats-Unis, mais cela m'a donné une nouvelle notoriété. Désormais, je reçois des coups de téléphones d'avocats internationaux qui me demandent des conseils…»
Huit mois après les faits, après l'abandon des charges pénales contre DSK et à la veille de la décision sur la recevabilité de la plainte au civil, on se dit qu'il va se confier un peu. Alors on tente le coup : «Mais que s'est-t-il donc passé dans la chambre 2806 ?» La réponse est celle d'un professionnel qui peut se permettre de réclamer des honoraires faramineux parce qu'il sait aussi tenir sa langue. «Je pense que personne ne saura jamais ce qui est arrivé et pourquoi, glisse-t-il sans aller plus loin. Mais nous savions depuis