Ancien président du Crédit lyonnais et membre du comité stratégique de François Bayrou, Jean Peyrelevade aborde son choix et celui du président du Modem pour le second tour.
François Bayrou doit-il se prononcer, cette fois, en faveur d’un des deux candidats ?
Il est normal qu’il parle en tant que leader. A lui seul d’expliquer de quelle manière il votera au second tour. Je suis convaincu qu’il s’exprimera clairement.
Et quel choix fera-t-il ?
François Bayrou se trouve aujourd’hui dans la même situation que bon nombre de nos concitoyens. Il regrette la manière dont s’est déroulée la campagne. Je pense qu’il nourrit encore beaucoup d’interrogations sur les programmes des deux candidats. Il leur a d’ailleurs envoyé une lettre ouverte pour avoir des éclaircissements sur certains points très précis. En tout état de cause, il ne rendra sa position publique qu’après le débat du 2 mai entre les deux candidats.
S’il ne prend pas clairement position, est-ce que cela reviendra à soutenir Sarkozy, comme l’a dit Cohn-Bendit ?
François Bayrou, je le répète, prendra une position claire.
Comment jugez-vous la campagne d’entre deux tours de Nicolas Sarkozy ?
Personnellement, je l'ai dit, je ne voterai pas Nicolas Sarkozy. Dès 2008, j'ai écrit un livre dont le titre était Nicolas Sarkozy, l'erreur historique. Le déroulement de ce quinquennat ne m'amène pas à changer de point de vue. Aujourd'hui, il est très clair que nous avons un candidat de droite qui est dans une position de dépendance vis-à-vis de l'extrême droite beaucoup plus forte que ne peut l'être François Hollande vis-à-vis de son extrême gauche. Cette droitisation de sa campagne, compte tenu de mes origines politiques, me choque.
Bayrou accuse Sarkozy de valider le discours du FN (lire page 6). Cette déclaration augure-t-elle de sa position future ?
La divergence avec Nicolas Sarkozy porte sur les valeurs quand celle avec François Hollan