La candidate d’Europe Ecologie-les Verts, Eva Joly, ne s’est pas exprimée depuis le premier tour de la présidentielle, où elle n’a totalisé que 2,23% des voix.
Comment avez-vous réagi à votre score ?
Il était annoncé depuis très longtemps. Ce n’est donc pas une surprise. C’est vrai que je suis déçue par ce résultat. J’espérais qu’il y aurait un sursaut. Il n’a pas eu lieu, pour plusieurs raisons. Il y a eu un vote de crise qui a beaucoup favorisé l’extrême droite. Et à gauche, un vote utile par crainte d’un nouveau 21 Avril. En fait, nos électeurs stratèges avaient envie de voter écolo, mais ils avaient encore plus envie de s’assurer du départ de Sarkozy. Cela traduit aussi la difficulté de se faire une place pour quelqu’un de la société civile. J’ai également été victime d’«âgisme», de sexisme et d’une forme de xénophobie.
Dans votre parti, beaucoup ont mis en doute vos capacités et vous ont soutenue comme la corde le pendu…
Pour certains. Mais il est aussi vrai que venant de la société civile, je n’avais pas les codes et les outils prêts. J’ai énormément appris dans cette campagne. Je trouve que j’ai fait des progrès. Si j’avais eu quinze jours de plus, j’aurais peut-être amélioré mon score.
Dans vos meetings, les ténors écologistes faisaient assaut d’effets tribuniciens avant vos discours…
Nous avons fait campagne avec peu de moyens, 1,5 million d’euros, et une forte attente de résultat. Il y a donc bien sûr une différence dans la campagne que l’on mène. Dans la mienne, je devais me reposer sur la créativité de quelques-uns. Je n’ai pas coûté très cher au parti.
Votre profil et vos thèmes - l’écologie, la République exemplaire, l’Europe - n’étaient-ils pas à rebours du climat de repli de cette campagne ?
Je voulais briser les tabous, notamment ceux liés à la grandeur de la France qui nous empêchent d’évoluer et de nous adapter à notre temps. Il y a eu le 14