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Libération
Reportage

Les électeurs centristes cherchent le juste milieu

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En Alsace comme à Toulouse, les troupes de Bayrou sont très partagées sur leur vote du second tour.
publié le 25 avril 2012 à 22h06
(mis à jour le 25 avril 2012 à 22h06)

L’un compte voter Sarkozy, l’autre Hollande. Ce matin-là, Gérard et Hubert semblent bien seuls à la permanence strasbourgeoise du Modem. A peine cachés de la rue par les affiches «Bayrou 2012» collées sur la vitrine du local loué pour l’occasion, les deux militants devisent sur le second tour, histoire de ne pas ruminer les faibles scores de leur poulain au premier.

A qui confier ce petit butin électoral ? «Les électeurs du Modem vont attendre ce que dira Bayrou après le débat Hollande-Sarkozy, mais je doute que François donne des consignes de vote», pronostique Gérard Billy, retraité de 60 ans qui appelle volontiers le candidat centriste par son prénom. «Moi, je vais voter sans problème pour Sarkozy car je pense qu'il nous faut un meneur d'hommes, je crains la mollesse de Hollande.» Aucun dogmatisme dans son choix assure-t-il : «J'aurais pu voter à gauche si ça avait été DSK.» Et la droitisation de la campagne UMP ? «Il faut quelqu'un qui tienne les rênes et qui soit pugnace.»

«Dépit». L'atmosphère est cordiale, presque zen, mais les avis divergent. En tant que demandeur d'emploi, Hubert Demange, 47 ans, n'apprécie guère les saillies du président-candidat contre les «assistés» : «Je vais sans doute voter pour François Hollande et, pourtant, je ne suis pas plus "hollandiste" que Gérard n'est sarkozyste. Je suis militant syndical à la CFTC depuis vingt ans et, franchement, moi et mon syndicat, on a souffert de la