«Grossière, malhonnête», «torchon». La droite a vu rouge en découvrant, ce matin, la une de Libération. Un portrait en noir et blanc de Nicolas Sarkozy, barrée d'une phrase prononcée par le Président-candidat mardi à Longjumeau (Essonne): «Le Pen est compatible avec la République.»
«Ce n'est pas ce que j'ai dit», coupe illico Sarkozy lorsqu'il est interrogé à ce sujet sur France info (à 9 minutes 40 ci-dessous). Avant de répéter la démonstration qu'il a développée la veille dans l'Essonne: «A partir du moment où la République autorise Marine Le Pen a être candidate, c'est que c'est un parti démocratique. Il faut être cohérent. [...] S'il y avait quelque chose d'anti-républicain, il faut l'interdire, aller jusqu'au bout. Et si c'était très mal de voter Marine Le Pen, pourquoi est-elle proposée au choix des Français?» Mais il ne manque pas de se contredire ensuite, avec cette formule ambiguë: «J'ai revendiqué le droit de parler à ces Français qui en votant pour Marine Le Pen ont exprimé quelque chose. [...] C'est pas 18% de Français qui ont les idées de l'extrême droite. Ces gens-là, si on veut les remettre dans le champ des formations politiques républicaines, il faut s'adresser à eux.»