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Libération
Interview

«Il faut bâtir un nouveau compromis européen»

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Pierre Moscovici. Directeur de campagne de François Hollande, ex-ministre des affaires européennes:
Pierre Moscovici. (Photo Charles Platiau. Reuters)
publié le 26 avril 2012 à 22h06

Ex-négociateur du traité de Nice, chargé de l’Europe dans le gouvernement Jospin, Pierre Moscovici croit aux chances de renégocier le nouveau traité.

Le vent est-il en train de tourner en Europe ?

Les consciences sont en train de s’éveiller : l’Europe de l’austérité est une Europe sans avenir. Ce vent nouveau qui souffle, il vient de loin, d’années de cercle vicieux qui ont fait de l’Europe un continent malade. Le mérite de François Hollande, c’est d’avoir été le premier homme politique d’importance à mener campagne sur ce thème. Son diagnostic est aujourd’hui largement partagé. Quand Mario Draghi, président de la BCE, dit qu’il faut revenir en arrière et aller vers un pacte de croissance, même s’il est différent du nôtre, ce n’est pas une parole au hasard. Venant d’un banquier central, c’est un signal qui ouvre une brèche dans un mur d’orthodoxie et de routine.

Comment faire accepter à l’Allemagne des mesures qu’elle a rejetées jusqu’ici ?

Nicolas Sarkozy avait baissé les bras. C'est lui qui a souhaité, avec la chancelière, la signature d'un traité limité à l'austérité. Il ne s'agit pas, arrivant au pouvoir, de provoquer une crise. François Hollande l'a dit, il aura avec MmeMerkel une discussion amicale et ferme. Amicale parce que rien ne peut se faire en Europe si France et Allemagne n'avancent pas ensemble, mais ferme parce que François Hollande n'abdiquera pas ses positions. Il s'agit de créer une relation de confiance, de bâtir u