Ce sera donc la fuite en avant. L'élection présidentielle comme une aventure solitaire où il est davantage question de régler des comptes avec les immigrés, les fraudeurs, les élites, les corps intermédiaires, les médias (liste non exhaustive…) que de tenter - comme un chef de l'Etat sortant - de rassembler un pays qui cherche à mieux vivre, ensemble. Les discours que délivre chaque jour Nicolas Sarkozy depuis le début de semaine s'apparentent à des diatribes «pires que celle de l'extrême droite», assure le démographe Emmanuel Todd. Sous le regard effaré des centristes, gaullistes et autres «humanistes» de droite, le candidat UMP se lâche. Il déverse des tombereaux de mots et d'expressions («Ils sont tous contre nous», «L'autre est une menace»…) destinés à cliver, c'est-à-dire monter les Français les uns contre les autres. Plus aucun surmoi ! Tout à son pari de trouver une issue favorable à son impasse électorale du premier tour à coups de surenchères droitières, Nicolas Sarkozy est en train de préparer une série de dégâts majeurs. Après lui, le déluge… La stigmatisation sans relâche de l'islam (halal, burqa, excision, vote des mosquées, etc.) nourrit les fantasmes jusque dans les campagnes et joue sur la peur des différences entre les citoyens. Les diatribes anti-élites sont une régression contre la pensée. Les attaques contre les médias et les «bien-pensants» alimentent la défiance et le complotisme. Qui réparera ? Nicolas Sarkozy - le plus grand consomma
Billet
Le Président «sort le gros rouge qui tache»
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par Antoine Guiral
publié le 26 avril 2012 à 21h36
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