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Libération
Interview

«Le programme de Hollande est insoutenable»

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Bruno Le Maire . Ministre de l’Agriculture, ex-secrétaire d’Etat aux Affaires européennes :
Bruno Le Maire. (Photo Jacky Naegelen. Reuters)
publié le 26 avril 2012 à 22h06

Européen convaincu, le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire est chargé du programme de l’UMP.

L’initiative de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), pour un «nouveau pacte de croissance» en Europe ne vient-elle pas crédibiliser les positions de François Hollande ?

Non. Quelles sont les deux principales causes de la crise en Europe ? D’abord, un endettement excessif des Etats, qui ne pourra être résolu que par la baisse des dépenses publiques et la réaffirmation d’une discipline budgétaire collective en Europe. Ensuite, l’UE doit absolument s’efforcer de rapprocher des écarts de compétitivité entre les Etats membres qui n’ont cessé de se creuser malgré la monnaie unique. Or, le programme socialiste, en refusant d’engager un programme de baisse de la dépense et en niant la question du coût du travail, ne répond pas à cette crise. Au contraire, il va l’aggraver.

Jugez-vous qu’il y a une nécessité impérative à relancer la croissance en Europe ?

Oui. Mais cela ne sert à rien de se payer de mot et de répéter, comme les socialistes, croissance, croissance, croissance… pour qu’elle revienne. Il faut prendre des décisions fortes à la hauteur des enjeux historiques actuels. François Hollande les refuse.

N’est-il pas temps de prendre des initiatives de relance keynésiennes pour contrecarrer les plans de rigueur en Europe ?

Je ne crois pas à cette politique qui risque de remettre en question les objectifs de retour à l’équilibre des finances publiques. Il est temps d’inventer quelque chose de neuf, de changer les grands dogmes européens. D’abord, il faut revoir notre politique de concurrence, qui a été pendant trop longtemps l’alpha et l’oméga de la construction européenne, pour permettre l’émergence de grands groupes industriels capables de rivaliser leurs concurrents chinois ou indiens. Ensuite, il est urgent de repenser notre politique commerciale c