Jusque-là, les campagnes étaient plutôt imperméables aux thèses du Front national. Elles ont fini par céder… Ce vote rural explique en grande partie le résultat élevé de Marine Le Pen (17,9%), dimanche 22 avril. Le phénomène n'est pas nouveau. Mais il s'est accentué et répandu sur l'ensemble du territoire. En 2002, le candidat frontiste enregistre une première poussée dans ces territoires. Elle sera confortée ensuite à chaque scrutin intermédiaire. «Marine Le Pen a été dans cette campagne la candidate des terroirs et des clochers», se félicite Bruno Bilde, son directeur de la communication.
«Abandonnés». En février, Marine Le Pen consacre tout un discours aux difficultés de la ruralité lors d'un meeting à Châteauroux. Objectif : parler à ces électeurs «abandonnés» par les autres formations politiques. Elle pointe alors la crise paysanne, accélérée selon elle par les décisions de Bruxelles, la suppression des services publics de proximité, le départ des gendarmeries, la fermeture des écoles. Et surfe sur la désertification croissante, le pouvoir d'achat en baisse pour cette population qui subit de plein fouet la hausse du prix de l'essence. «Ce sont bien souvent des gens qui sont partis vivre il y a quinze ans loin des centres-villes et qui, face à la disparition des petites industries locales, sont obligés de faire une cinquantaine de kilomètres voire plus pour aller travailler», explique Louis Aliot, vice-président du FN.
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