Menu
Libération
Reportage

«Les Dupont ou Durand, ils n’ont droit à rien !»

Article réservé aux abonnés
Voyage sur les nouvelles terres du Front national, touchées par l’abandon des services publics, à la rencontre des électeurs de Marine Le Pen.
Cédric Abdilla, du FN. (Photo Jean-Michel Sicot pour Libération)
publié le 27 avril 2012 à 22h16

Loin des cités et des quartiers sensibles, c'est dans les campagnes que Marine Le Pen a recueilli dimanche ses succès les plus inattendus. Libération est allé dans deux départements ruraux à la rencontre de ces nouveaux électeurs frontistes.

En Ille-et-Vilaine Voiture obligatoire dans un désert médical

Le cadre est champêtre : des prairies, du blé en herbe, des bouquets d'arbres et des villages de 300 à 1 500 habitants. On est à 30-40 kilomètres de Rennes : pas de cités, pas de zones sensibles, pas d'insécurité, pas d'immigration, le fonds de commerce traditionnel du FN. Pourtant, dans ces communes rurales d'Ille-et-Vilaine, Marine Le Pen réalise des résultats proches ou supérieurs à ses 17,9% recueillis au premier tour de la présidentielle : 17,11% à Saint-Péran, 18,86% à Treffendel, 18,87% Loutehel, 14,1% à Paimpont ou encore 20,60% à Saint-Malon-sur-Mel. Ce qui fait beaucoup sur ces terres centristes où le FN n'avait jamais véritablement percé. Mais, dans ces villages, le vote frontiste n'est pas encore assumé. Seuls des militants encartés s'expriment en déclinant leur identité. Les autres mentionnent juste leur prénom. Pas question de se faire tirer le portrait : le photographe fera chou blanc avec eux. «A Saint-Malon-sur-Mel, Marine a fait 69 voix sur 345 votants. Mais si on écoute les gens, personne n'a voté pour elle», rigole un de ses électeurs. Ce chauffeur routier de 53 ans commence «à 5 heures du matin». Il fait le tour des fermes pou