Réhabiliter la valeur travail en corrigeant cette «erreur historique» des 35 heures : c'était l'objectif de Nicolas Sarkozy en 2007. Cinq ans plus tard, l'histoire retiendra qu'il aura été, paradoxalement, celui qui a sécurisé la réduction du temps de travail, en parachevant la réforme initiée par Lionel Jospin en 1998.
Dès son arrivée au pouvoir, le nouveau président pose en effet la dernière pierre des 35 heures en alignant le taux de majoration des heures supplémentaires des entreprises de moins de 20 salariés (10% jusqu'ici) sur celui des grandes (25%), touche finale de la réforme que les gouvernements précédents, de gauche comme de droite, n'avaient pas osé réaliser. Surtout, il sacralise les 35 heures pour l'ensemble des entreprises, en donnant un statut plus fort aux heures supplémentaires : en exonérant ces dernières de cotisations sociales et d'impôt sur le revenu pour les salariés - en plus de la majoration à 25% -, il rend impossible toute remise en cause de l'heure légale, seuil de déclenchement des heures sup, sauf à faire une croix sur le «travailler plus pour gagner plus».
Certes, le dispositif, cumulé au déverrouillage du contingent d’heures sup, était censé inciter les entreprises à en augmenter le volume, les employeurs bénéficiant, eux aussi, d’une exonération partielle. Mais, avec la crise, peu d’entre eux l’ont fait, à en croire un rapport de deux députés de gauche et de droite (Gorges-Mallot), remis en juin 2011. Selon eux, ils ont plutô