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Portrait

«Je touche des aides, mais je n’en abuse pas»

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Thomas Pirot, 27 ans, est musicien et ex-intermittent et allocataire du RSA. Il occupe un emploi qui ne répond pas aux critères du «vrai travail» selon Sarkozy.
par Renaud Février
publié le 29 avril 2012 à 22h16

Il a 27 ans et navigue dans cette zone grise, entre emploi et chômage. Dans ce que certains pourraient qualifier d’«assistanat», entre petits boulots, RSA (revenu de solidarité active) et volonté d’assouvir sa passion, voire d’en vivre : la musique. Pas vraiment le profil en vogue dans les discours politiques du moment.

«Je touche des aides, c'est vrai, mais je n'en abuse pas, insiste Thomas Pirot, batteur, guitariste et chanteur installé à Paris. Je ne fais pas rien de mes journées : je répète et je vais commencer à travailler en tant que monteur vidéo. Bref, j'avance, avec un projet : essayer de gagner ma vie avec la musique.»

Après un bac à 19 ans, suivi d’une formation d’ingénieur du son, il prend la route avec trois copains, multipliant les scènes rock avec son groupe (Nelson) en France, puis en Europe. De retour dans l’Hexagone, il bénéficie même, un temps, du statut d’intermittent du spectacle.

Mais les quelques contrats qu'il obtient ne lui permettent pas de gagner sa vie. Thomas se met alors à cumuler les petits boulots. Une vingtaine d'heures par semaine environ, entre un bar tendance de la capitale et un magasin de vêtements et de déco. «C'est surtout le week-end. Le samedi, par exemple, où je travaille de midi à 3 heures du matin.» Depuis deux ans, Thomas touche le RSA, de manière irrégulière. Un dispositif impulsé par Nicolas Sarkozy, qui permet de compléter les revenus d'activité lorsqu'ils sont trop faibles… «Ce n'est pas une fin en