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Libération
TRIBUNE

L’épouvantail de Sarkozy

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publié le 29 avril 2012 à 20h26

Le droit de vote et d’éligibilité des étrangers non communautaires aux élections municipales n’est pas une faveur. Et il ne fait pas à lui seul un programme politique susceptible de sortir la France de la crise. Il s’agit d’un droit. Ni plus ni moins.

En 2001, dans son ouvrage intitulé Libre, Nicolas Sarkozy lui-même s'y déclarait favorable. Il en étendait même le champ d'application aux cantonales, jugeant naturel que des étrangers votent «à compter du moment où ils paient des impôts, où ils respectent nos lois, où ils vivent sur notre territoire depuis un temps minimum, par exemple de cinq années» (p. 214). Il allait jusqu'à y voir un «facteur d'intégration». Les ténors de son parti étaient d'ailleurs, jusqu'à peu, du même avis, de Jean-Pierre Raffarin à Brice Hortefeux…

M. Sarkozy se renie aujourd'hui sur ce point - comme sur tant d'autres - pour s'attirer les faveurs d'une extrême droite invoquant à ce sujet le risque d'un morcellement de notre «identité nationale», celle du moins qui, hier, tenait tant au cœur des Maurras et des Barrès. Usant de ce thème avec une insistance obsédante, notre président sortant s'autodélivre un certificat de «patriotisme» face à Marine Le Pen, espérant endiguer une possible fuite de voix FN vers François Hollande. Il a trouvé là l'épouvantail susceptible d'attiser des haines et des peurs qu'il entend instrumentaliser.

Lorsqu'il perd pied, et ce depuis un bon moment, notre Président ne trouve rien d