Du portrait au supplice chinois, il n'y a parfois qu'un pas. En égrenant, en fin de semaine dernière, les qualités nécessaires de son Premier ministre en cas de victoire, François Hollande a provoqué une déprime express chez les partisans de Martine Aubry et regonflé de façon inversement proportionnelle ceux de Jean-Marc Ayrault. S'il jurait jusqu'alors qu'il ne mettrait «pas de sentiment» dans la composition de son équipe gouvernementale - «simplement les meilleurs à leur place», confiait-il mi-avril -, le candidat socialiste a expliqué que, en plus d'un solide CV, il s'adjoindrait les services de quelqu'un qui le connaissait bien. «C'est bien de s'entendre. C'est mieux», a-t-il glissé avec un plissement d'yeux sur le plateau de France 2.
Paritaire. C'est là que le bât blesse pour Aubry, de loin la plus capée côté gouvernement, mais dont les relations avec le député de Corrèze sont - au mieux - strictement professionnelles. D'autant que Hollande a souligné l'importance du lien entre le futur chef de gouvernement et les députés socialistes. Or la première secrétaire du PS n'a pas été élue à l'Assemblée depuis 1997… D'autres noms circulent, comme ceux de Pierre Moscovici, Manuel Valls ou Michel Sapin, mais, dans les sondages, c'est Aubry qui pointe très largement en tête chez les électeurs de gauche. Outre son parcours ministériel, l'ex-ministre des Affaires sociales, fille de Jacques Delors, dispose d'atouts non négligeables. «E