Est-ce le signe d'une extrême fébrilité ? Ou le choix d'un tout pour le tout désespéré ? En tout cas, c'est l'histoire d'un crash politique. Celle d'une expression, «le vrai travail», brandie par Nicolas Sarkozy avant d'être niée, puis rejetée par son auteur. Tout commence par une note de Guillaume Lambert, le directeur de campagne du candidat UMP, datée du vendredi 20 avril. A deux jours du premier tour, Lambert dresse les futurs moments forts de l'entre deux tours et suggère l'organisation «d'une vraie Fête du travail», le 1er mai. Le projet fait son chemin. Et dimanche soir, après son allocution à la télévision, dans la loge de la Mutualité, le Président reprend l'idée devant sa garde rapprochée. «Le "vrai travail", ce n'était pas une expression qui avait vocation à être prononcée en public, c'était un truc entre nous», assure un proche présent à la Mutualité.
«Genou à terre». Le lendemain matin, au QG, le candidat réunit les ténors de la droite pour parler des résultats du premier tour et évoquer sa fête du 1er mai. Personne n'y trouve rien à redire. Au contraire. Xavier Bertrand, ministre du Travail, prend la parole pour dire tout le bien qu'il pense de l'initiative. Plusieurs participants sont formels : Sarkozy ne prononce pas l'expression. Tout le monde repart revigoré. A la sortie, le Président est assailli de micros : «Je veux organiser la Fête du travail [il marque un temps comme s'il prépara