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A Avignon, Sarkozy monte toujours au Front

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Dans un énième discours décomplexé à destination des électeurs du FN, le président sortant a parlé d'immigration et de religion.
Nicolas Sarkozy à son arrivée pour le meeting d'Avignon lundi. (Photo Reuters.)
publié le 30 avril 2012 à 20h29

En achevant son discours, lundi à Avignon (Vaucluse), Nicolas Sarkozy insiste, pour qu'on ne s'y trompe pas: avant le second tour, il tient à ce que chacun connaisse ses « valeurs ». Et comprenne qu'elles sont parfaitement compatibles avec celles des électeurs du Front national. Désormais, plus un mot sur l'emploi. Il ne s'adresse quasiment plus qu'à eux, et à leurs peurs.

Cette fois, la journée commence à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône), 15 000 habitants aux portes des faubourgs d'Avignon. Ici, le Front national a frôlé les 30% au premier tour, les rues sont charmantes et touristiques, il y a un château féodal des comtes de Provence, on fête encore le labour, le maraichage et les charrettes. « On se dit bonjour dans la rue, on n'est pas perdu dans l'anonymat », résume Patrick, qui travaille comme placier sur le marché. Il ajoute à voix plus basse: « Il y a un noyau d'immigrés qui travaillent dans les champs et les cités d'Avignon pas loin, ça fait peut-être peur aux gens ».

L'ambiance est un peu irréelle dans la rue centrale. La pluie fait luire le pavé et une partie des boutiques sont ouvertes, mais sans clients. D'ordinaire, tout est fermé ici le lundi. Du coup, ceux qui ont accepté d'ouvrir exceptionnellement sont plutôt volontaires pour accueillir le Président. Pour l'instant il visite le parking souterrain puis quelques rues du village, vidéosurveillé. Un couple se renseigne auprès de policiers municipaux: « Vous savez s'il y a Carla ? »