Si l’on en croit les sondages, le chômage constitue la première priorité des Français pour cette campagne électorale. On en aura pourtant bien peu parlé durant cette campagne; et les programmes des deux candidats du second tour sur le sujet semblent plus relever de l’incantation qu’être à la hauteur de l’enjeu. Des deux côtés, on trouve un mélange d’emplois aidés et de contraintes.
Pour François Hollande, les emplois aidés sont le «contrat de génération», un dispositif d’allégement de cotisations sociales pour les entreprises maintenant un senior et embauchant un jeune; 150 000 «emplois d’avenir» qui constituent surtout un traitement social du chômage, pour suppléer aux faibles créations d’emploi en période de récession. Les contraintes portent sur les employeurs, avec un durcissement des règles sur les licenciements. Nicolas Sarkozy propose de son côté d’alléger les cotisations sociales sur les embauches de salariés de plus de 55 ans, la «TVA sociale», et des contraintes pour les chômeurs: travail obligatoire pour les allocataires du RSA, formation obligatoire pour les chômeurs assortie de l’obligation d’accepter le premier emploi proposé. On connaît depuis longtemps la faible efficacité de ce genre de mesures.
Les emplois aidés ou subventionnés à coup de baisses de cotisations risquent surtout de provoquer des effets d’aubaine, les entreprises profitant des aides pour des emplois qu’elles auraient créés de toute façon; ou des effets de vases communicants, créant des emplois