«Ce n'est vraiment pas un sujet», dit de François Hollande, sans rire, un proche conseiller du chef de l'Etat. A la réunion stratégique de campagne qui se tient chaque jour à l'Elysée, Nicolas Sarkozy n'aurait jamais abordé le sujet «Hollande». «Même dans un moment d'agacement, je n'ai jamais entendu une pique contre lui, poursuit ce conseiller. On a autre chose à faire.» Sous-entendu, le sujet n'en vaut pas franchement la peine. Ce qui en dit long sur ce que pense Sarkozy de son adversaire : il ne serait pas à sa hauteur et ne mérite donc pas qu'on y consacre trop de temps. Au début de l'année, il l'avait déjà sous-estimé, convaincu qu'il allait s'effondrer dès février, avant même le commencement de la campagne. Puis il a bien fallu faire avec.
Retenue. La seule fois où le président-candidat a pris la peine de consacrer plus d'une minute à son adversaire socialiste, c'était en Guyane, en février. Au cours d'un long dîner, entouré d'une vingtaine de journalistes, Nicolas Sarkozy avait commencé par faire l'éloge de Martine Aubry… «Une bonne adversaire», jugeait-il à l'époque. «Elle a de l'énergie» et, surtout, «elle s'est battue pour des idées, elle s'est battue pour des convictions», confiait-il. Et d'ajouter, tout en retenue : «Ce n'est pas la qualité de François Hollande, qui a d'autres talents…» «Il a une sympathie, une habileté, mais pas une idée.» Point barre.
Les deux hommes se conna