Une bien belle image, cet océan tricolore qui lèche les pieds de la tour Eiffel en ce «vrai 1er Mai». Il y a du soleil, des drapeaux et des décibels à profusion, et aucun trou dans la foule serrée en étoile tout autour de l'esplanade du Trocadéro. «200 000 !» avancera Nicolas Sarkozy. «Impossible, la place est trop petite», corrige un militant habitant le quartier. Beaucoup de monde, en tout cas, pour un 1er Mai dans le XVIe arrondissement de Paris.
Devant «la marée tricolore», le candidat appelle à la rescousse le chef de la France libre. Pour la circonstance, son parolier Henri Guaino a truffé son discours - peut-être l'un de ses derniers - de références à l'allocution de De Gaulle du 1er mai 1950 sur la pelouse de Bagatelle. «La masse immense que voilà prouve aux insulteurs que rien n'est perdu pour la France», déclarait alors le général. «Insulteurs», le mot plaît à Nicolas Sarkozy qui se l'approprie pour s'en prendre à ses adversaires. «Je n'accepterai jamais de recevoir des leçons de morale de la part de ceux qui brandissent le drapeau rouge, étendard de tant de tyrannies», prévient-il en pointant ceux qui s'apprêtent à défiler de l'autre côté de la Seine à l'appel des syndicats. «Posez le drapeau rouge et servez la France, servez les travailleurs qui vous font confiance», ajoute le candidat. A ceux qui «préfèrent leur parti à la France, nous opposerons touj