Nicolas Sarkozy le promet au public serré dans le Zénith de Toulon. Il sent encore «monter la vague». Pas celle qui risquerait de noyer ses espoirs d'un second quinquennat. Non, celle d'une «France souterraine» qui, dit-il, ne «descend pas dans la rue quand elle n'est pas d'accord» mais qui, le jour de l'élection, «se déplace en masse». Et va voter pour lui, espère-t-il.
Il tient ce jeudi soir sa «dernière grande réunion publique» et, pour cet ultime moment de sa campagne, il passe beaucoup de temps, comme il l'a fait depuis des semaines, à opposer cette France fantasmée, «honnête», «pudique», «fière», et un brin conservatrice, à d'autres France, repeintes en spectres.
«Je t'aiiiime». Mais bien avant son arrivée, le Zénith de Toulon s'est progressivement rempli. Et, au moment où Nicolas Sarkozy grimpe sur l'estrade, la salle est pleine comme le stade Mayol un jour de championnat, en beaucoup moins animé. La foule agite les drapeaux tricolores en chantant : «On va gagner ! On va gagner !» Mais il suffit de discuter avec les militants pour sentir le dépit, le fatalisme. L'enthousiasme ne semble plus de mise. Le débat de mercredi a laissé quelques traces (lire page 5).
Les militants ont trouvé François Hollande «moins bon» que leur favori, trop «agressif», trop «arrogant». Mais ils ne semblent pas dupes de l'issue du débat. Bernd (59 ans), venu de s