Sénateur de la Mayenne et président de l’Alliance centriste, Jean Arthuis avait soutenu François Bayrou au premier tour.
Que pensez-vous de la décision de François Bayrou de voter Hollande ?
Je la respecte. Mais son choix n’est pas le mien. Je l’ai déjà annoncé, je voterai pour Nicolas Sarkozy. Mon interrogation - et mon inquiétude - porte sur le rassemblement de la famille centriste. Notre objectif est de la refonder, et cela ne peut se faire que sur l’espace laissé libre par l’UDF. Cette refondation passe par le centre droit. Ce n’est pas en votant François Hollande que nous pourrons la mener à bien.
Vous attendiez-vous à ce choix de François Bayrou ?
J’ai été surpris. Je pensais qu’il opterait pour le vote blanc, puisqu’il avait milité pour sa reconnaissance. Maintenant, je ne lui reprocherai pas d’avoir fait un choix, même si je ne le partage pas. Il a raison quand il dit que le vote blanc est une forme d’indécision qui, dans les circonstances actuelles, est impossible.
François Bayrou justifie sa décision par la nécessité d’une union nationale, qu’il a appelée de ses vœux…
Il a raison : de toute façon, les réformes que nous devons mener ne pourront se faire qu’en transcendant les frontières des partis. Mais il est important que les hommes et les femmes lucides qui ont pris conscience de ces enjeux puissent se retrouver dans un mouvement conjuguant réalisme et humanisme, pour sortir la France et l’Europe de la crise. Si François Bayrou avait pu se qualifier pour le second tour, il aurait pu construire un rassemblement autour de cette idée. Là, on voit les limites de l’exercice. Nous sommes retombés dans une configuration bipolaire.
Son choix de voter Hollande risque-t-il de compromettre cette refondation centriste ?
Cela la rend plus difficile. Pour la refonder, il importe de faire