Le logement avait été un thème fort de la campagne présidentielle de 2007. Nicolas Sarkozy avait pris plusieurs engagements, notamment de faire de la France un pays de propriétaires. Cinq ans après, la crise économique aidant, la situation s’est dégradée. Se loger est devenu un sujet d’angoisse pour les familles. C’est le premier poste de dépenses, loin devant l’alimentation, l’habillement ou les transports. On compte 3,6 millions de très mal logés, selon la fondation Abbé-Pierre.
La France des propriétaires reste à la porte
A l’origine, un slogan de campagne
Printemps 2007, le candidat Sarkozy le martèle à longueur d'ondes : il veut «faire de la France un pays de propriétaires». Il se fixe comme objectif d'atteindre 70% de propriétaires, contre 58% aujourd'hui. Aussitôt le pied posé à l'Elysée, il fait voter une disposition permettant de déduire de son revenu imposable les intérêts d'emprunts immobiliers. La mesure est adoptée dans le cadre du paquet fiscal, appelé aussi loi Tepa (pour travail, emploi, pouvoir d'achat).
La mise en œuvre, chaotique
Trois ans plus tard, marche arrière toute. Au milieu de l’été 2010, la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, annonce la suppression de ce crédit d’impôt sur les emprunts immobiliers. C’est un échec sur toute la ligne. Le dispositif coûte très cher (1,050 milliard d’euros en 2009, entre 3 et 4,5 milliards annuels en rythme de croisière)