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Analyse

Sur l’UE, Hollande eut l’avantage

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Bernard Guetta chronique la géopolitique internationale.
publié le 3 mai 2012 à 0h36

Chacun eut ses points forts et ses points faibles. Qu’il ait ou non pris des libertés avec la vérité, Nicolas Sarkozy a montré une maîtrise des dossiers et des chiffres qui était celle d’un homme en charge, mais sa crispation et la nervosité que trahissaient ses tics étaient celles d’un homme aux abois et non pas d’un gagnant.

François Hollande eut une phrase qui a dû faire mouche, dite d'une voix calme et attristée :«Vous êtes toujours content de vous.»Une phrase meurtrière, car elle disait toute la différence entre le bilan de ce Président et son manque de modestie devant l'état de la France. Mais, dans ce débat comme dans sa campagne, le candidat socialiste eut, en revanche, une grande faiblesse. Même intéressantes, même justes, ses propositions auront été trop nuancées, trop complexes, et parfois vieillottes, pour emporter une pleine et immédiate conviction.

Chacun eut ainsi ses moments forts et faibles, mais il y a un point, l’Europe, sur lequel François Hollande aura incontestablement eu l’avantage. Sans avoir besoin d’en rajouter, il dominait là son adversaire, car il avait eu raison depuis le début, et chacun pouvait le comprendre. Il avait eu raison de dire qu’il fallait renégocier le pacte budgétaire, car on voit bien aujourd’hui qu’il ne résout rien mais aggrave tout, puisque l’austérité sans relance ne fait qu’augmenter les déficits et la souffrance sociale. Il avait surtout eu raison de dire que toute l’Europe en viendrait à faire le même constat que lui