Rien n’y a fait. Insensibles aux appels du pied répétés du candidat Sarkozy, le patron du Modem, François Bayrou, a enterré hier le rêve d’une union nationale autour de la règle d’or.
«La rupture est désormais consommée» et c'est une «grande déception», pour Pierre Méhaignerie, député d'Ille-et-Vilaine et maître à penser des centristes de l'UMP. Tout au long de cette campagne, il aura été l'homme qui devait rendre possible une réconciliation de la famille centriste au service d'une majorité sarkozyste. Même au plus fort des tensions entre la direction de l'UMP et la présidence du Modem, Méhaignerie n'a jamais cessé de répéter qu'il partageait les valeurs et les priorités politiques de son ami François Bayrou. Ils avaient vocation à se retrouver, à construire «l'union nationale» qui allait combattre la crise dans le second quinquennat de Nicolas Sarkozy…
Hier, Méhaignerie ne cachait pas son amertume : il se souvenait qu'à l'époque lointaine où il avait lui-même brièvement tenté, en 1988, l'alliance avec le gouvernement Rocard, le jeune Bayrou était «l'un des plus hostiles» à cette expérience. Il estimait que la gauche française était incapable d'assumer un virage social-démocrate. Mais vingt-quatre ans après, rien n'a changé selon Méhaignerie. Et s'il peut comprendre les réserves de Bayrou sur la chasse aux électeurs frontistes, le chrétien-démocrate breton soutien que «les problèmes essentiels de la France sont le chômage et le pouvoir d