Rideau sur le sarkozysme ? Toute la gauche en est persuadée : le changement, c’est dimanche. Cette longue, très longue campagne présidentielle aura réservé, jeudi soir, un ultime coup de théâtre avec le choix du centriste François Bayrou de placer la question des valeurs au-dessus de toute autre considération politique, à travers son vote pour François Hollande. Cette décision a aussitôt déclenché les foudres du camp Sarkozy, qui a préféré cibler la personnalité de Bayrou plutôt que de se pencher sur les raisons qui l’ont conduit à se déporter pour la première fois de la droite vers la gauche. L’examen de conscience et les règlements de compte commenceront dès dimanche soir à l’UMP…
Plus isolé que jamais à la veille de ce scrutin, le chef de l'Etat n'a obtenu aucun ralliement d'un candidat du premier tour. Devancé le 22 avril de plus de 500 000 voix (27,2% contre 28,6% à son adversaire), Nicolas Sarkozy est donné battu dans tous les sondages avec un écart de 5 à 7 points selon les instituts. François Hollande, qui a reçu le soutien de cinq des huit éliminés du premier tour, fait donc figure de grand favori. «Ne faites pas un vainqueur étriqué», a-t-il lancé vendredi. T outes les chancelleries anticipent une alternance en France.
L'«hyperprésident», qui a déclaré à plusieurs reprises vouloir quitter la vie politique en cas de défaite, a paradoxalement renforcé le caractère référendaire - pour ou contre lui - de cette présidentielle avec son positionnement ultradroiti