«Disons que c'est pas anxiogène d'aller à la cité des Chênes, mais bon… Avant, ils n'étaient pas déguisés en djellabas» ; «On ne sert plus certaines personnes, car ça parle fort à table. Ce n'est pas du racisme, c'est du réalisme» ; «On leur autorise tout, regardez le concours de Miss France Black, qu'est-ce qu'on aurait dit si on avait proposé une Miss France blanche ?» Derrière ces trois phrases, trois électeurs, le premier est mélenchoniste, le deuxième bayrouiste et le dernier «mariniste».
C'est peut-être cela, une ville de 16 000 habitants où Marine Le Pen a atteint 26,7% des voix le 22 avril (son père avait obtenu 16,4% en 2007). Une sorte de brouillage généralisé où, à défaut d'être devenu normal, le vote FN se traduit par une banalisation rampante de certains propos. Et ceux stigmatisant les immigrés devancent encore largement l'argument de la crise économique, malgré la fin du charbon, les menaces sur l'électricité et la pétrochimie. Il reste une certitude pour dimanche : les militants frontistes de Saint-Avold (Moselle), emmenés par Hervé Hocquet, prof d'histoire au lycée et conseiller municipal «chargé du devoir de mémoire et de la vie civique», voteront, au travers de votes nuls ou blancs, contre Nicolas Sarkozy, coupable à leurs yeux d'un manque de fermeté face «à l'immigration massive». La façon dont une éventuelle hésitation sur le vote Sarkozy n'existe pas est même saisissante.
«Barbe». En dépit de c