Deux interviews, trois discours et autant de bains de foule. François Hollande a bouclé, vendredi, sa campagne présidentielle par un marathon entre la Moselle et la Dordogne.
En Lorraine, où il est venu six fois en un an, le candidat socialiste à l'Elysée a une attention toute particulière pour ces électeurs «qui se sont perdus, se sentent abandonnés» et qui ont voté pour le Front national au premier tour. Il utilise d'ailleurs une nouvelle expression à répétition, «les citoyens de la République», pour booster son profil de rassembleur. A Hombourg-Haut, le parti de Marine Le Pen a terminé en tête avec plus de 31% des suffrages le 22 avril, devant le député de Corrèze et le président-candidat. Hollande arrive dans le quartier Chapelle sous un ciel d'orage et, après un interminable bain de foule, grimpe dans son petit camion de campagne, nom de code «baraque à frites», selon l'équipe. Il appelle à rejeter les «forces extrémistes», un mot qu'il ne prononce d'ordinaire jamais. «Je ne veux pas d'une France qui se divise entre les quartiers, d'une France qui se sépare entre telle ou telle religion, d'une France qui se méfie d'une autre», lance-t-il. «Je représente ici la gauche, mais déjà plus que la gauche, ajoute Hollande qui se projette dans l'après-6 mai et s'adresse à ceux qui s'apprêtent à voter à droite. Je ne diffuse pas de propositions qui mettraient en cause un candidat et ses électeurs. Nous n'aurons pas besoin de rejeter