Les larmes, les cris, les sifflets. Une jeune femme qui tambourine sur l'épaule de son petit ami, en répétant «c'est pas possible». Les partisans UMP avaient beau s'y attendre, «espérer plus qu'y croire en vérité», le visage de François Hollande, diffusé à 20 heures, sur l'écran géant de la Mutualité, - salle parisienne traditionnellement choisie pour les raouts de gauche – , est un choc. Alors que les slogans «Merci Sarkozy», «C'est pas fini», «2017» fusent très vite, les mots sont durs à l'égard du nouveau président de la République.
Drapeau tricolore enroulé en foulard autour de son cou, Sylviane, directrice d'un établissement médico-social des Hauts-de-Seine, pleure. Ou plutôt «repleure car des amis suisses et belges m'avaient déjà prévenue dans l'après-midi». Elle attaque illico: «Hollande n'est pas capable, on va être la risée de l'Europe. Mais je ne baisserai pas les bras, on va tenir, on ne laissera pas faire ça», promet-elle en montrant les images de la Place de la Bastille noire de monde. A côté d'une fillette qui pique une colère, Martin, originaire de la Somme et étudiant à HEC, dit sa «très grande déception». «On verra les socialistes à l'oeuvre mais c'est une mauvaise nouvelle pour la France», prévient-il avant de rebondir sur les législatives: «Il faut éviter que la gauche, après les collectivités, le Sénat, l'Elysée ait les pleins pouvoirs.»
«Je vais me coucher tôt»
Comme lui, de nombreux militants sont arrivés très tôt au