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Libération

Et Sarkozy cassa son beau miroir

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publié le 6 mai 2012 à 19h06

Quel final ! Ruth Elkrief, star de la chaîne d’info continue BFM, bombardée de bouteilles d’eau en plein meeting de Sarkozy, par des militants UMP en furie. Si l’on avait pu prévoir que le quinquennat s’achèverait ainsi ! Sarkozy termine donc son mandat dans l’insulte récurrente contre la presse, toute la presse (l’insolence de BFM est tout de même bien éloignée de celle de Mediapart), comme s’il voulait casser le miroir qui lui répéta naguère qu’il était le plus beau, le plus fort, le plus intéressant, le seul sujet possible de couvertures, d’éditoriaux et de commentaires.

Parmi toutes les raisons de l’idylle du début de règne entre Sarkozy et les journalistes, il y eut celle-ci : par sa pratique de la transparence ostentatoire, par sa «décomplexion» affichée, il fut un cornet d’abondance à confidences, à rebondissements quotidiens, à bonnes histoires, dont raffolent les journalistes.

Cela commença plusieurs mois avant l'élection, par la fameuse réplique «la candidature j'y pense, et pas seulement en me rasant». Quel culot ! Quelle transgression ! Ainsi inauguré dans la transparence ostentatoire, le quinquennat s'achève par la transgression apparemment inverse : une succession de mensonges, tout aussi ostentatoires, et totalement stupides (car décelables dans l'instant même où ils étaient proférés). Moi qui suis allé à Fukushima, je peux vous dire que… (il n'y est pas allé) ; je ne suis jamais allé collecter des fonds pour l'UMP à l'hôtel Bristol (une photo atteste d