En chinois, François Hollande ne s'appelle pas comme le nom du pays (la «Hollande»), mais Ao-lang-de (littéralement : «brillante vertu mystérieuse»). Mais si le président élu a déjà son nom chinois, il n'a pourtant jamais mis les pieds en Chine. La crainte, peut-être, d'y commettre des impairs. Ségolène Royal ne s'en était pas privée en 2007, en saluant les mérites de la justice chinoise «dont les tribunaux sont plus rapides qu'en France». Peut-être aussi par peur d'y être mal reçu, le régime se méfiant par nature des opposants, même étrangers.
Son envoyé Laurent Fabius, qui s'est rendu à Pékin en février dans l'espoir d'y rencontrer au moins un ministre, en est reparti furax dès le lendemain après avoir appris qu'on ne lui proposait d'entrevue qu'avec des «dirigeants de rang inférieur». Il faut dire que le Parti communiste chinois, qui a signé en 2009 un accord avec l'UMP, «vote» traditionnellement à droite. Pékin a consacré «grands amis de la Chine» Jacques Chirac, Alain Peyrefitte et Jean-Pierre Raffarin. A gauche, personne, pas même un communiste. Sans surprise donc, Hollande a été très largement ignoré par la presse officielle.
Les Chinois qui veulent en savoir plus sur Hollande peuvent toutefois se tourner vers le Xinjingbao («Nouveau Journal de Pékin»), qui a consacré un article au socialiste le mois dernier : «Hollande se targue d'être "l'homme ordinaire naturel" ou "monsieur ordinaire". Il veut se distinguer d'un Sarkozy au surn