La défaite ! Même si Nicolas Sarkozy n'a jamais voulu l'envisager devant ses proches, d'autres y ont pensé pour lui. «Ça sera d'autant plus dur que tout le monde va mettre son échec sur le dos de sa personnalité. S'il perd, il va souffrir.» C'est Jean-Pierre Raffarin, qui parle. Nous sommes le 15 février, à la table d'un restaurant parisien. Dans quelques heures, le Président va rompre un faux suspense et annoncer, sur le plateau de TF1, son entrée en campagne. Raffarin lui accorde une chance sur trois de gagner. Il promet une bataille dure, physique. L'ancien Premier ministre de Jacques Chirac a même sa petite idée sur la stratégie : «Au premier tour, on réunit son noyau dur à droite. Mais au second, on élargit sa base. C'est toujours comme ça : une campagne se gagne au centre.» Raffarin avait raison, mais pas sur l'essentiel : Sarkozy a bien tout tenté, mais dans une campagne d'entre-deux-tours ultradroitière.
Dans la Creuse le 11 octobre 2011
Avec ses géraniums aux fenêtres, ses volets blancs et son platane centenaire, la mairie du petit village de Néoux, dans la Creuse, est une parfaite image de campagne présidentielle. Tout est là. A gauche, un clocher de la France tranquille de François Mitterrand. En contrebas, les vaches de Jacques Chirac. Le 11 octobre, autour d'un buffet campagnard, Nicolas Sarkozy discute avec des agriculteurs. Jean-Michel Goudard, l'ami, le confident, se tient à l'écart. Sacoche en cuir à la main, il vient prendre