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Libération
EDITORIAL

Avertissement

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publié le 7 mai 2012 à 22h36

L'état de grâce aura donc duré quelques heures, le soir du second tour. Maintenant, selon l'expression consacrée et mille fois répétée par les socialistes, «les emmerdes commencent». Et elles ont une nette tendance à «voler en escadrille», pour citer un ancien président de la République issu, lui aussi, du terroir corrézien. Double exemple en Europe : après l'économie et la société, c'est désormais le système politique grec qui a explosé dans les urnes, ce même dimanche 6 mai. Offrant à tous le spectacle du délitement d'un pays et de la désespérance d'un peuple dès lors qu'il n'a plus pour destin que l'austérité la plus brutale. Tous les pays de l'UE ne sont pas la Grèce et celle-ci a, aussi, sa part de responsabilité dans le malheur qui la frappe. Mais ce petit laboratoire tragique a valeur d'avertissement pour les démocraties, y compris les plus solides : le pire est possible et peut arriver rapidement. Deuxième exemple, à l'autre bout du spectre : l'Allemagne. Qui accueillera à «bras ouverts» François Hollande, mais n'entend pas revenir sur la potion amère et rigoureuse qu'elle exige des 27 Etats membres de l'Union. La croissance, si croissance il doit y avoir, viendra de la flexibilisation du marché du travail, pas de l'emprunt ou du déficit. Qu'importe si cette méthode ne marche pas, voire aggrave la situation économique des pays qui l'appliquent… Au moins les termes du débat sont-ils clairement posés et François Hollande, pas encore officiell